Le BTP prêt à repartir ?

La conjoncture récente a donné un important coup de frein économique dans une grande majorité des secteurs d’activité. Le déclenchement du conflit opposant la Russie à l’Ukraine a fait grimper en flèche les cours de très nombreux matériaux et matières premières, pour atteindre des taux parfois historiques.

Cette augmentation a eu lieu au moment où les effets du tsunami économique de la crise sanitaire de 2020 commencent enfin à s’atténuer. Une nouvelle vague, que l’on peut qualifier de scélérate, s’est abattue sur l’économie mondiale, occasionnant de nouvelles augmentations.

Le BTP a particulièrement été impacté, secteur très florissant avant que la crise sanitaire ne débute. L’arrêt des chantiers dû aux confinements a eu de lourds impacts économiques, d’autant que la crise logistique en lien avec les hausses des taux de fret, a entraîné une augmentation du cours de nombreuses matières premières, aux premiers rangs desquelles les métaux.

La crise géopolitique qui a suivi la décrue de la crise sanitaire a plongé le secteur dans une phase d’hibernation involontaire mais nécessaire afin de limiter les dégâts consécutifs aux hausses combinées des matières et de l’énergie. De nombreux chantiers ont été mis à l’arrêt et le secteur du BTP a opté pour un attentisme un peu forcé.


Une accalmie est-elle envisagée ?

La formidable hausse des coûts de production, alimentée par la flambée des prix des matériaux et de l’énergie semble toutefois s’atténuer. L’INSEE et ses experts ont récemment produit de nouvelles données qui mettent en lumière une possible accalmie de l’envolée des coûts, mais sur une tendance qui reste encore haussière.

Un soulagement pour les professionnels du BTP et également pour ceux de l’immobilier qui redoutent une crise du logement neuf cette année. Si les taux restent sur un plateau que l’on peut qualifier d'élevé, un arrêt des hausses permet toutefois d’espérer une reprise du secteur.

Selon l’INSEE, de nombreux index Bâtiments affichent désormais une légère baisse. Nous pouvons citer par exemple l’électricité, la plomberie sanitaire, les charpentes en bois, la maçonnerie ou encore le terrassement. D’autres index, en revanche, affichent encore une hausse ou une stagnation comme le carrelage, le revêtement plastique, la menuiserie extérieure ou encore la peinture.


Quelles sont les perspectives ?

Selon certains professionnels, si ces annonces peuvent être qualifiées de positives, il faut néanmoins prendre du recul et relativiser les chiffres. Si des index affichent effectivement une légère baisse, beaucoup d’autres restent en augmentation ou se stabilisent à des taux encore élevés. Sous un angle de vision plus global, on devrait surtout parler d’une hausse moins puissante que prévue, mais qui reste problématique.

Autre élément qui n’est pas pris en compte par l’Insee : la réalité du terrain. En effet, l’Index donne des chiffres bruts, sans prendre en considération des éléments tels que la hausse des salaires, la hausse des carburants impactant les coûts du transport, ou encore les tarifs de commercialisation des produits. Autant d’éléments inflationnistes qu’il faut prendre en compte pour avoir une vision réaliste et relativiste du secteur.


En conclusion, même si certains éléments tendent à baisser ou stagner, les taux restent très élevés et la réalité du terrain fait que l’ICC, l’indice du coût de la construction, reste en hausse et risque de refroidir in fine, les ménages qui orientent leurs investissements sur l’ancien plutôt que sur le neuf. Ces baisses restent donc pour le moment à relativiser et il faudra attendre à minima la fin du premier semestre pour réellement être en capacité de mesurer l’impact de ces baisses sur le secteur du BTP.

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